Fils d’un industriel vosgien dont l’usine se trouve à Bussang. Maurice Pottecher part faire des études de théâtre à Paris.
Il tente de monter ses pièces à la capitale mais il ne rencontre pas le public qu’il attend.
Il a en effet un projet de théâtre populaire, où le public est issu des différentes classes, lesquelles se réunissent au théâtre pour recréer une communauté.
De retour dans les Vosges il fonde en 1892 le Théâtre du Peuple, avec pour devise « par l’art, pour l’humanité ». Son ambition est de régénérer le théâtre par le public mais aussi par la nature. Auteur de théâtre, il écrit spécifiquement pour Bussang des pièces sur les traditions locales, y insérant le patois vosgien et des personnages représentant les divers métiers du village.
Son geste de quitter Paris, pour aller créer en province a été considéré comme un geste de résistance pour une partie des spectateurs et des artistes de l’époque, s’opposant à une forme de confiscation de la culture par la bourgeoisie. Il a été en même temps décrié par la critique et par certains intellectuels, ce qui lui a permis d’acquérir davantage de visibilité.
C’est par ailleurs l’un des premiers à réfléchir aux horaires des spectacles, et à une tarification plus accessible pour le public ouvrier. Il pense lui-même le répertoire du Théâtre, qu’il souhaite au plus proche des habitants du village, ses pièces seront jouées jusque dans les années 1970, puis pour un souci de renouveau dramaturgique ce seront d’autres auteurs contemporains qui seront représentés. La particularité du Théâtre du Peuple est aussi d’accueillir des comédiens amateurs, formés à l’époque sur place. C’est par ailleurs Pierre-Richard Willm, comédien amateur à Bussang puis professionnel qui reprend la succession de Maurice Pottecher en 1946.
Illustration : Liberté, texte et mise en scène de Maurice Pottecher, 1898. Georges Pottecher et Camille Pottecher sur la scène du Théâtre du Peuple, ouverte sur la colline boisée, Archives départementales des Vosges